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HISTOIRE DU SOIR
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16 mars 2018

Elena FERRANTE : L'amie prodigieuse

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Elena FERRANTE, L'amie prodigieuse.
430 pages.
Editions Folio (1 janvier 2016).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l'école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l'envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre.

Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s'entraident ou s'en prennent l'une à l'autre. Leurs chemins parfois se croisent et d'autres fois s'écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l'adolescence, à l'aube de l'âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.

Formidable voyage dans Naples et dans l'Italie du boom économique, L'amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu'Elena Ferrante traque avec passion et tendresse jusqu'au plus profond de leur âme.

MON AVIS :

Ce mercredi 14 mars, HBO a dévoilé les premières images des protagonistes de la série tirée des best-sellers d’Elena Ferrante. Maintenant que l’on connaît le visage de celles qui incarneront les héroïnes et retraceront l’histoire d’amitié de ces deux petites filles dans l’Italie d’après-guerre, il était grand temps de s’intéresser d’un peu plus près à cette série phénomène qui s’affiche partout et court entre les mains de toutes les lectrices !

Difficile toutefois de trouver les mots justes et le vocabulaire critique pour expliquer ce qui se passe dans le premier tome de cette tétralogie. On en a tellement vanté l’écriture, la voix, la belle et forte histoire d’amitié de ces deux amies que tout oppose, l’ampleur du roman, ainsi que l’évidence de sa qualité littéraire ! Pour preuve, le bandeau qui pare l’édition Folio, va même jusqu’à déclarer que L’amie prodigieuse est « le livre que Daniel Pennac offre à tous ses amis. »  

Alors, oui, il y a quelque chose de fascinant dans ce premier tome, d’autant que l’auteure qui a gardé l’anonymat et entretenu un véritable mystère sur son identité ! Ne jamais sortir de l’ombre, refuser toute promotion, n’apparaître nulle part et ne concéder que quelques entretiens par-ci, par-là, toujours par courriel, a certainement contribué à construire le mythe (et le buzz) autour de sa série. Mais pas seulement ! Si Elena Ferrante ne quitte plus les sommets des meilleures ventes depuis janvier 2016, c’est aussi mais surtout parce que des milliers de lectrices se sont identifiées à Elena et Lila.

Elsa Damien, traductrice d’Elena Ferrante, estime, non sans raison, que le portrait des deux personnages principaux et le traitement de leur relation d’amitié, faite à la fois d’amour et de haine, de jalousie, de rivalité en miroir est incontestablement une des clés de la réussite de la saga. C’est vrai ! Rarement l’amitié entre deux femmes aura été aussi bien traitée dans un roman ! Elena Ferrante la décrit dans toutes ses phases : soubresauts, tensions, contradictions, lacunes… On se rend alors compte du rôle central que l’amitié d’Elena et Lila a joué dans leur enfance et leur adolescence. On peut tout à fait affirmer que c’est cette amitié, très particulière et exclusive, qui a construit et forgé leur identité.

Mais il reste encore que ces deux héroïnes évoluent dans un quartier populaire de Naples qu’Elena Ferrante fait vivre sous les yeux des lecteurs. Sans jamais tomber dans le folklore, l’auteure raconte sa culture populaire avec tout ce que cela contient d’expressions colorées, de violences conjugales, d’escroquerie et de querelles de voisinage. On a presque l’impression de regarder un feuilleton tant son intrigue est foisonnante et semble s’ancrer dans les mutations socio-économiques qu’a vécu l’Italie pendant ces années-là.

Cependant, si Elena Ferrante a réussi à donner à sa narration une densité et une tension extrême, à entretenir un mystère persistant autour de ses personnages (on ne sait finalement pas à la fin de ce premier tome, laquelle des deux aura été L’amie prodigieuse de l’autre…), le lecteur contemporain lambda, habitué à la vitesse et au côté addictif des thrillers et des séries télévisés, devra s’accommoder de la linéarité (pour ne pas dire de la lenteur) de son récit, au risque de se faire rapidement éjecter de l’histoire… Les pensées de la narratrice, personnage bourrelé de complexes, enclin à l’autodénigrement, ses atermoiements et son introspection (prodigieusement longue), pourront en agacer, voire décourager certains lecteurs, ou, au contraire, en passionner d’autres… À vous de voir…

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Commentaires
F
Coucou si ca peut te motiver à continuer de nous donner ton avis, c'est cool; En fait, jeune je ne lisais pas du tout et c'est au décès de mon grand père et pour m'évader que je m'y suis mise et depuis, c'est comme une drogue et parfois, je ne sais pas vers quel auteur aller donc, oui, tes avis sont très précieux. J'ai lu Joel Dicker et vraiment là je me suis éclatée...
F
Pour ma part, trop plan plan ce livre et pourtant j'adore lire.. .mais il ne se passe pas grand chose..... au fil des pages.... pas eu envie de lire les deux autres tomes.. Affaire de goût. J'adore tes rubriques et le mal que tu te donnes à nous faire partager tes lectures... Bon week-end. FAb
L
Il me tente mais je me méfie toujours des best-sellers ... ;)
B
Il est dans ma PAL...
C
Ce n'est clairement pas un roman qui doit être lu en se disant je vais y trouver l'action, le suspens ou je ne sais quoi d'autre de ce que l'on peut trouver dans un thriller ou autre livre d'action.<br /> <br /> C'est un roman qui raconte le quotidien, la vie, l'amitié. Qui parle autant de la vie, de cette relation entre ces 2 jeunes filles depuis leur enfance que de la vie d'un quartier. Il parle des bouleversements intérieurs et extérieurs, ceux de personnes et ceux de Naples et même du pays. Alors c'est sûr l'introspection y est très présente et certains pourront ne pas apprécier ça, personnellement, j'ai aimé.<br /> <br /> C'est ancré dans une réalité où la dolce vita n'est pas très dolce ^^ <br /> <br /> Sandrine Colette lors d'une rencontre en librairie a dit qu'elle trouvait exceptionnel ce qu'Elena Ferrante avait réussi à faire avec son roman, à savoir rendre cette réalité du quotidien vécue par ces 2 gamines passionnant. Elle disait que c'était bien plus difficile que d'écrire des thrillers. J'avais trouvé son propos juste.<br /> <br /> Après je comprends que ça ne plaise pas à tout le monde.
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