Julie KIBLER : La maison des égarées
Julie KIBLER, La maison des égarées.
512 pages.
Editions Belfond (18 février 2021).
QUATRIEME DE COUVERTURE :
Après Les Couleurs de l'espoir, Julie Kibler livre une histoire vibrante d'humanité, celle d'une amitié profonde entre deux femmes démunies, exclues, et pourtant déterminées à se relever, plus fortes, plus libres, dans l'Amérique patriarcale du début du siècle.
Dans la petite ville de Berachah, au Texas, il est un refuge pour toutes celles dont la société ne veut plus, les filles mères, les épouses abandonnées, les prostituées, les droguées. Un abri où ces femmes brisées peuvent tenter de se reconstruire.
C'est là que se rencontrent Lizzie Bates et Mattie Corder, en 1904. Entre les deux mères en perdition va se tisser un lien unique, comme un pont capable de les conduire ensemble vers un avenir meilleur.
Un siècle plus tard, Berachah se résume à quelques pierres tombales moussues. Fascinée par l'histoire de ce lieu et de ses pensionnaires, Cate Sutton, une jeune bibliothécaire, entreprend d'extraire du néant les vies de ces " égarées ". À travers les destins de Lizzie, Mattie et leurs compagnes, c'est une leçon d'espoir, de courage et de solidarité peu commune que l'Histoire s'apprête à offrir à Cate. Et dont les résonances inattendues pourraient éclairer son propre passé...
MON AVIS :
Je ne sollicite presque plus de services de presse, excepté pour les romans publiés dans la collection Le Cercle des éditions Belfond, qui correspond bien à mon profil littéraire. J’étais donc ravie de recevoir La maison des égarées de Julie Kibler, dont la précédente parution (Les couleurs de l’espoir, Belfond, 2014) avait remporté l’assentiment de beaucoup de blogueuses littéraires de ma connaissance.
Sitôt reçu, je me suis plongée dans ce gros roman de plus de 500 pages, intriguée par la quatrième de couverture qui me promettait une histoire à double temporalité comme je les aime, une histoire vibrante d’humanité, celle d’une amitié profonde entre deux femmes démunies, exclues mais néanmoins déterminées à se relever plus fortes et plus libres dans l’Amérique patriarcale du début du XXème siècle.
Malheureusement, j’ai eu toutes les peines du monde à m’intéresser au sort de ces filles-mères, épouses abandonnées, prostituées ou droguées que la société rejette. Les 150 premières pages de ce récit polyphonique m’ont été, je l’avoue, vraiment pénibles ! Je n’arrivais pas à progresser dans ma lecture ! Puis, alors que j’étais décidée à jeter l’éponge, je me suis finalement attachée à Mattie, Lizzie, Docie, ainsi qu’aux autres filles de ce foyer et j’ai lu le reste du roman avec un regain d’intérêt que je n’attendais plus !
Évidemment, il n’est pas question ici de « coup de cœur », mais l’histoire d’amitié entre Mattie et Lizzie, qui constitue la clé de voûte de ce roman, était suffisamment puissante pour que je finisse par développer une forme d’affection et de curiosité.
En ravivant l’histoire de ces « égarées », Julie Kibler aborde cent ans d’histoire de femmes dans un monde d’hommes. Ce sont les thématiques des droits des femmes et de libération des mœurs qui m’ont, je pense, le plus intéressée. Bien sûr, il y a de fantastiques passages d’entraide et de solidarité féminine auxquels j’ai été sensible mais ce n’est pas, à mon sens, ce qui fait la force de ce roman. De même, j’ai été assez peu sensible à l’histoire de Cate, qui sert surtout à dénoncer la face cachée des politiques ecclésiastiques…
La maison des égarées donne malgré tout un bel aperçu de l’histoire des femmes au début du XXème siècle. C’est une belle leçon d’espoir, de courage et de solidarité féminine peu commune que Julie Kibler offre à ses lectrices. Je ne doute pas que son roman aura une résonance toute particulière parmi celles qui se battent, aujourd’hui encore, pour le droit à la différence et leur acceptation.