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HISTOIRE DU SOIR
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14 décembre 2016

Michel QUINT : Un hiver avec le diable

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Michel QUINT, Un hiver avec le diable.
360 pages.
Editions Presses de la Cité (6 octobre 2016).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Hiver 1953. Hortense Weber, jeune Alsacienne célibataire venue occuper un poste d'institutrice à Equignies, bourg de l'agglomération lilloise, accouche d'un petit garçon. A la maternité , elle rencontre Robert Duvinage, qui pratique, entre autres, l'escroquerie photographique du «bébé du mois». Parce qu'elle le perce à jour sans le dénoncer, parce qu'il sent la jeune femme porteuse d'un secret, s'installe entre eux une relation d'affection méfiante. Robert suspend un temps ses activités pour faire le commis dans le bistrot-épicerie du maire communiste d'Erquignies et veiller sur Hortense malgré elle. La guerre d'Indochine bat son plein et divise la population, la guerre froide est vécue au quotidien... Les dissensions sont exacerbées par le procès à Bordeaux des nazis qui ont massacré les habitants d'Oradour en 1944. Parmi les accusés, treize malgré-nous, dont un engagé volontaire, alsacien. À Erquignies, on se déchire avec autant de violence que dans toute la France : responsabilité collective ou individuelle dans un crime contre l'humanité ? Peut-être en raison de ses origines, de son homonymie avec un des accusés, de son statut de fille-mère, Hortense est montrée du doigt. En même temps, ce climat ravive les plaies de la Libération, notamment l'affaire du réseau Voix du Nord, du nom du journal issu de la Résistance et de l'épuration...

MON AVIS :

Né en 1949, Michel Quint reçoit en 1989 le Grand Prix de Littérature policière pour Billard à l'étage. Viendront notamment ensuite Le Bélier noir, L'Eternité sans faute et surtout Effroyables jardins qui fait exploser sa carrière avec aussi un long-métrage réalisé par Jean Becker. Michel Quint publie environ un livre par an, alternant fiction pour adultes, biographies, nouvelles, textes illustrés, livres pour la jeunesse. 

Entre querelles villageoises, jalousies, vengeances et vieilles rancœurs, Michel Quint signe un roman rural réaliste et très bien documenté sur les blessures encore béantes de la Seconde Guerre mondiale, un roman à la fois trouble et troublant, que je n'ai, malheureusement, pas su apprécier à sa juste valeur...

Et c'est bien dommage car le climat des années d'après-guerre, celui notamment de l'épuration, est très bien restitué et l'histoire d'amour, pour le moins atypique, de Robert, charmant escroc à la petite semaine, et d'Hortense, une jeune mère célibataire venue d'Alsace, avait tout pour me plaire...

Bien entendu, j'ai apprécié les personnages, la façon dont Michel Quint a su les croquer, avec justesse, tendresse, avec cette gouaille et ce parler typique du Nord-Pas-de-Calais qui m'est si familier ! Mais je ne m'attendais peut-être pas à ce que la guerre d'Indochine, qui bat son plein, prenne autant de place dans le récit de Michel Quint, ni à ce que le procès des nazis qui ont massacré les habitants d'Oradour crée autant de dissensions dans un tout petit village du Nord en apparence paisible...

Certes, je comprends les questions intelligentes que l'auteur soulève, qu'après la guerre les peuples aient eu soif de justice et de vengeance, je connais les heures sombres de l'épuration, les femmes tondues et les exécutions sommaires qui ont eu lieu alors même que le Reich n'avait pas encore capitulé... Mais toutes ces tensions, ces interrogations sur la responsabilité collective ou individuelle, l'infamie de la collaboration, le climat de méfiance, d'ambivalence et l'affaire du réseau Voix du Nord ont fini par avoir raison de mon intérêt pour cette histoire qui promettait pourtant d'être passionnante en tous points ! J'en suis la première déçue !

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Commentaires
C
Nous avons eu le même ressenti!
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