SHIPSTEAD, Maggie : Plan de table
Maggie SHIPSTEAD, Plan de table.
419 pages.
Editeur : BELFOND (20 septembre 2012).
ISBN-10: 271445058X
ISBN-13: 978-2714450586
Lu : 11/2012.
QUATRIEME DE COUVERTURE :
Nouvelle-Angleterre, Etats-Unis, de nos jours.
Sur la très select île de Waskeke, entre les parcours de golf verdoyants et les villas cossues, la famille Van Meter s'apprête à célébrer le mariage de Daphné, leur fille aînée enceinte de sept mois. Homards, robe de créateur, rien n'est trop beau pour contenter celle qui s'est autoproclamée « Princesse » de la famille.
Pour le riche banquier Winn Van Meter, c'est le début du calvaire. Lui qui, à 59 ans, ne s'est toujours pas fait à l'idée d'être père et surtout pas de deux filles, se sent un peu mal à l'aise au milieu des frous-frous et des bouquets de fleur. Son but : mettre à profit ce week-end pour enfin obtenir sa carte de membre au Pequod, le club très huppé de l'île. Et ce n'est pas gagné ! Car depuis que sa fille cadette Livia a fait un scandale public de sa rupture avec le fils Fenn la famille la plus en vue de l'île, celle qui décide de vie ou de mort sur les adhérents du Pequod, la cote des Van Meter est en chute libre.
Le week-end s'annonce rude. Surtout que la provocante Agatha, amie de Daphné et demoiselle d'honneur, semble bien décidée à le séduire. Et la jeune fille n'a pas son pareil pour réveiller le désir amoureux chez Winn... et le faire s'interroger sur sa vie : a-t-il fait le bon choix en épousant Biddy ? Qu'a-t-il fait de sa jeunesse ? Et si l'heure était venue de tout envoyer voler en éclats ?
Mensonge, égocentrisme, tensions érotiques... Encore deux jours à tenir et le mariage sera du passé. Mais lui, Winn, qu'en sera-t-il de sa vie ?
MON AVIS :
Je m'attendais à ce que Plan de table soit une comédie de moeurs légère et divertissante. Je me suis fourvoyée ! Ici, la légèreté n'est qu'une façade. Sous le vernis des apparences et des règles de la bienséance, il y a une réalité toute autre, un monde pas franchement beau à voir que je n'avais peut-être pas envie, finalement, de découvrir...
Peut-être abusée par la quatrième de couverture et les avis élogieux qui y figuraient, je m'attendais à tout sauf à lire une satire sociale de la bourgeoisie américaine ! L'effet de surprise passé, j'aurais pu, c'est vrai, me satisfaire du tableau peu reluisant que Maggie Shipstead brosse de cette société en perte de repères et de valeurs morales. Après tout, c'est cynique, sombre et divinement bien écrit. Maggie Shipstead, c'est indéniable, signe un premier roman parfaitement maîtrisé. Elle manie le cynisme comme d'autres le scalpel, et dissèque ses personnages pour en exposer les failles et les petits arrangements. Son regard est implacable et son langage parfois si cru qu'il fait frémir ! Sans aucun doute, il s'agit là d'un très bon premier roman ! J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le démontage social auquel l'auteure s'est livrée. Je me suis régalée de son écriture ciselée, de ces phrases qui "claquent", m'amenant à m'interroger sur le sens profond de l'amour et de la famille. C'est finement analysé, joliment décortiqué. Malheureusement, je n'ai pas été sensible aux problèmes existentiels de cette famille au bord de l'implosion ! Je n'ai ressenti aucune empathie, aucune émotion, si ce n'est l'indifférence et l'ennui...
En bref, l'ambiance chic et toc de ce roman social grinçant m'a laissée froide comme le roc... Une vraie déception !