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HISTOIRE DU SOIR
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11 août 2020

Celeste NG : La saison des feux

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Celeste NG, La saison des feux.
480 pages.
Editions Pocket (18 avril 2019).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Rues bien droites, pelouses au cordeau : rien ne dépasse. À Shaker Heights, banlieue huppée de Cleveland, tout est luxe, calme et sérénité... Dans ce tableau bourgeois, les Richardson ne détonnent pas. Père avocat. Quatre ados sans histoire. La famille modèle. Tout le contraire de leurs nouveaux locataires : Mia Warren, artiste photographe, anticonformiste et bohême à souhait, et sa fille Pearl. Elles sont aussi nomades que les Richardson sont sédentaires, aussi libres qu'ils sont prisonniers des apparences... Alors qu'au début la cohabitation semble plutôt chaleureuse, insensiblement, les rapports vont se crisper. La tension montera dangereusement... jusqu'à l'embrasement ?

« Céleste Ng a encore une fois dégainé son arme secrète : installer dès les premières pages un climat inquiétant, et réussir à le maintenir jusqu'à la dernière ligne. » Laurence Caracalla –Le Figaro littéraire

MON AVIS :

La saison des feux (en anglais Little Fires Everywhere) est le deuxième roman de Celeste Ng, publié en France aux éditions Sonatine en 2018, puis chez Pocket l’année suivante. L’action se déroule à Shaker Heights, une riche et tranquille banlieue de Cleveland, où l’auteure a elle-même grandi et où tout est planifié pour le bonheur des résidents.

Dans cette banlieue lisse et aseptisé, les Richardson sont le cliché de la famille parfaite jusqu’au jour où Mia une artiste bohème accompagnée de sa fille adolescente viennent s’installer et bouleversent leur équilibre fait d’apparences et de faux-semblants.

Le récit commence par l’incendie, de toute évidence volontaire, de la maison des Richardson suivi d’un très long et minutieux retour en arrière dans lequel Celeste Ng installe un climat de tension et expose comment les choses en sont arrivées à ce point de non-retour.

Son roman est donc à la fois une étude sociologique des rapports entre ces deux familles que tout oppose, ainsi qu’une habile réflexion sur la féminité et la maternité.

«Tout ce qui l’avait mise en colère chez sa fille, avant même son premier souffle, venait de sa crainte de la perdre.»

Au contact l’un de l’autre, chacun des personnages se révèle, leurs rapports se crispent, la tension monte dangereusement puis les évènements s’emballent et se compliquent jusqu’à laisser le lecteur sidéré et haletant…

De roman social noir et cynique sur l’adolescence et la famille, Celeste Ng bascule progressivement dans une sorte de thriller dévorant, où grâce à une écriture subtile, très précise, elle suscite l’émotion et l’empathie du lecteur, ébranle au passage quelques-unes de ses convictions et lui offre une étincelante satire sociale...

Si le quotidien millimétré des Richardson m’a d’abord agacée, j’ai finalement adoré la façon dont l’auteure décrit le petit grain de sable qui va gripper leur quiétude et transformer leur vie un véritable champ de bataille… C’est subversif, cruel, cinglant, féroce, avec un excellent fond de réflexion ! Tout à fait ce que j’aime en matière de roman noir ou de suspense psychologique !

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