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HISTOIRE DU SOIR
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2 octobre 2019

Madeline MILLER : Circé

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Madeline MILLER, Circé.
576 pages.
Editions Pocket (2 mai 2019).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Fruit des amours d'un dieu et d'une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l'Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu'elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu'elle est sensible. En l'exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l'immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse...

MON AVIS :

Née en 1978 à Boston, Madeline Miller a étudié l'histoire et la littérature classique à l'université de Yale avant de devenir professeur de grec ancien et de latin. Le Chant d'Achille (Rue Fromentin, 2014), son premier roman, a obtenu l'Orange Prize for Fiction en 2012. Madeline Miller s'est lancée dans l'écriture de ce livre pour mieux faire connaître cette période fondatrice de l'Histoire à un plus large public, tout en proposant un angle de vue nouveau aux lecteurs qui connaissent déjà l'Iliade.

Avec Circé, Madeline Miller propose une plongée fascinante dans la mythologie grecque. Sa reprise d’une des figures la plus tristement célèbre de l’Odyssée fait de Circé une héroïne indépendante, libre et courageuse. C’est moderne, féministe, presque comme si Circé revenait sous les traits de Wonder Woman !

Pour autant, malgré ce nouvel angle, le récit de Madeline Miller présente exactement les mêmes longueurs ou langueurs que celui d’Homère. La narration y est majoritairement lente et mélancolique. L’exil de Circé n’a rien de franchement palpitant et ses jours, marqués du sceau de l’immortalité, sont soumis à une temporalité que le lecteur a beaucoup de mal à accepter… Bref, c’est long et ça fiche même un peu le bourdon !

Fort heureusement, on évite l’évanouissement et la neurasthénie grâce à l’intervention oxygénante d’une multitude de personnages célèbres. Se croisent donc tout le panthéon des dieux de l’Olympe ainsi que quelques uns des plus grands héros de l’Antiquité tels qu’Ulysse ou Dédale. Chacun intrigue à qui mieux mieux, manipule, s’efforce de déjouer les trahisons et les pièges tendus par des divinités facétieuses (pour ne pas dire cruelles), ce qui a au moins le mérite de créer un peu d’animation dans un monde où la perception du temps qui passe est radicalement différente de la nôtre ! Cependant, ne vous attendez pas non plus à vous trouver embarqué dans un récit trépidant et débordant d’action (type fantasy), vous seriez forcément déçu ! Circé n’est rien d’autre que le roman d’apprentissage très immersif d’une sorcière qui découvre son don et ses pouvoirs.

Si vous souhaitez retrouver le souffle épique, toute la sauvagerie et le frisson de l’Antiquité, mieux vaut encore, à mon humble avis, (re)lire les textes originaux, qui sont tout de même fondateurs de notre littérature occidentale.

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