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HISTOIRE DU SOIR
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22 février 2019

Lucy ADLINGTON : Le ruban rouge

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Lucy ADLINGTON, Le ruban rouge.
336 pages.
Editions Pocket Jeunesse/ PKJ (6 septembre 2018).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

« Nous quatre : Lily, Marta, Carla et moi. Dans une autre vie, nous aurions pu être amies. Mais nous sommes à Birchwood. »

Ella, quatorze ans, est couturière. Pour son premier jour de travail, elle plonge dans ce monde de rubans, d'étoffes et de soie qu'elle aime tant. Mais son atelier n'est pas ordinaire, et ses clients le sont encore moins. Ella est prisonnière du camp de Birchwood, où elle confectionne les vêtements des officiers. Dans ce terrible quotidien où tout n'est qu'affaire de survie, la couture lui redonnera-t-elle espoir ?

MON AVIS :

Lucy Adlington vit dans une ferme dans le nord de l'Angleterre. Quand elle n'écrit pas sur son canapé, elle aime partir à la recherche de trésors historiques dans des foires vintages. Son roman, Le ruban rouge, destiné aux jeunes adultes, s’inscrit dans la lignée du Journal d’Anne Frank et du Garçon en pyjama rayé de John Boyne.

Que dire de ce roman sinon qu’il fait partie des meilleurs sur l’Holocauste jamais écrits. C’est un roman poignant, bouleversant, qui met en lumière les différents choix moraux que les personnages imaginés par Lucy Adlington doivent faire pour survivre.

Si Le ruban rouge est une fiction, comme dans les contes de Lily, la vérité se mêle à la fiction. Car Birchwood n’est autre que le vaste camp de travail et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau en Pologne, où des millions de personnes ont souffert et ont été assassinées pendant la Seconde Guerre mondiale. Si l’auteure a délibérément choisi de ne pas nommer les pays, les religions ou les régimes politiques en particulier, cela ne minimise en rien le fait que certaines populations aient été victimes d’humiliation et de génocide. Les camps tels que Birchwood ont été créés pour punir les opposants de l’idéologie nazie puis pour exterminer des groupes d’individus bien précis, les Juifs bien sûr mais aussi les homosexuels, les Tziganes, les témoins de Jéhovah, les handicapés physiques, mentaux et encore bien d’autres, sans distinction de leur nationalité, de leur sexe, âge et/ou de leur pratique religieuse réelle.

À l’heure où « le poison de l’antisémitisme se répand comme un fiel », où plusieurs inscriptions antijuives ont été découverts à Paris, où un arbre en mémoire d’Ilan Halimi a été vandalisé quelques jours avant la commémoration du treizième anniversaire de sa mort, où deux portraits de Simone Veil ont été recouverts de croix gammées, à l’heure où les jeunes générations n’entretiennent plus le même rapport mémoriel et historique à la Shoah, il est de notre devoir que chacun d’entre nous lutte contre l’indifférence, la tentation de la banalisation et prenne conscience que nous sommes en présence d’un mal insidieux qui ronge notre République de l’intérieur.

Et c’est pourquoi la lecture d’un tel roman reste, plus que jamais, essentielle. Même si bien sûr les mots de Lucy Adlington ne pourront jamais rendre compte de l’horreur de la violence, de la déchéance et de la souffrance qui régnaient dans ces camps, son roman reste une lecture indispensable à mettre d’urgence entre les mains du plus grand nombre pour ne jamais oublier les atrocités qui ont été commises et se souvenir que le crime haineux, malheureusement, n’appartient pas au passé. L’inquiétante résurgence de l’antisémitisme en France nous le prouve.

« Quand nous divisons le monde entre NOUS et EUX, nous semons les graines de la haine. La haine se transforme en violence. Et la violence nous tue tous, d’une manière ou d’une autre. »

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