S.K. TREMAYNE : La menace

S.K. TREMAYNE, La menace.
380 pages.
Editions Presses de la Cité (2 mars 2017).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Quand Rachel épouse David Kerthen, un bel et brillant avocat, elle n'en croit pas sa chance. Loin de Londres et des années de vache maigre, elle découvre les joies de la vie de famille auprès de l'affectueux petit garçon de son mari, Jamie. Au coeur des Cornouailles, dans un manoir surplombant les déchirures de la côte et l'Océan impétueux, elle joue déjà à la châtelaine. Mais le conte de fées se ternit vite : le souvenir de Nina, la première épouse de David, disparue deux ans auparavant, hante encore les couloirs de cette demeure séculaire. Et peu à peu son petit Jamie adopte vis-à-vis de Rachel un comportement inquiétant, prophétisant l'avenir et niant certaines réalités. Qu'est-il arrivé à Nina ? Que cache le sourire du séduisant avocat ? Et Rachel, que vient-elle faire dans cette histoire ? Tandis que la suspicion commence à ronger le jeune couple, Jamie prédit à Rachel qu'elle mourra à Noël... 

Dans un huis clos glaçant où les éléments se déchaînent, l'auteur du best-seller Le Doute revient avec un nouveau supplice psychologique qui capture le lecteur à la croisée du Rebecca de Daphné Du Maurier et du Sixième Sens de M. Night Shyamalan pour ne le délivrer qu'à la toute dernière page.

MON AVIS :

S.K. Tremayne est un romancier et journaliste britannique. Ses livres, publiés sous différents pseudonymes, sont tous des best-sellers. Après Le doute, La menace est son deuxième thriller psychologique, à paraître en mars prochain, aux éditions Presses de la Cité.

Quand bien même Le doute était, pour moi, loin d’être une révélation, j’ai été suffisamment intriguée par le synopsis de La menace pour avoir envie de le lire en avant-première. Il faut au moins reconnaître à S.K. Tremayne un talent certain pour le thriller d’atmosphère.

Et une fois de plus, l’auteur a su planter le décor et édifier les bases d’un huis-clos glaçant. Comme dans son précédent roman, l’atmosphère y est particulièrement hostile et angoissante, et le manoir de Carnhallow un acteur à part entière de son intrigue. Page après page, on en arrive même à penser que cette vieille bâtisse délabrée a été conçue pour transformer ceux qui y vivent. Tout est si sombre, oppressant et désolé qu’on finit vraiment par craindre pour la santé mentale de chacun des habitants !

Mais hélas, d’entrée de jeu, S.K. Tremayne nous plonge dans l’intimité d’une famille recomposée trop parfaite. Sous le vernis des apparences apparaissent des personnages ambivalents, qui ne pourront pas dissimuler bien longtemps leurs failles et leurs zones d’ombre... Le problème, c’est que S.K. Tremayne a peut-être davantage misé sur l’atmosphère (très réussie) de son roman plutôt que sur la psychologie de ses personnages !  

Lorsque Rachel apprend, par exemple, que ses jours sont comptés, elle bascule, du jour au lendemain, dans une sorte de psychose assez peu crédible aux yeux d’un lecteur averti. Et c’est précisément là que le bât blesse ! Sans transition aucune, la douce et tendre Rachel se meut en une harpie capable du pire tandis que David devient sans crier gare un époux violent ! Leurs décisions sont si inattendues et leurs agissements si incompréhensibles qu’ils pourraient presque déclencher l’hilarité du lecteur ! Bref, ce virage à 180 degrés est si soudain et si mal amené, qu’on n’y croit pas une seule seconde !

À trop vouloir jouer avec les ressorts du suspense, S.K. Tremayne s’égare et s’empêtre… exactement comme ses personnages, aux prises avec la plus soudaine et violente tempête de neige que les Cornouailles aient jamais connue à Noël (c’est lui qui le dit) ! Les retournements de situation sont si mal négociés et les révélations finales si mal amenées que l’histoire en perd toute crédibilité ! Si c’est malgré tout (sur)prenant, on ne peut guère affirmer qu’il s’agisse d’un thriller psychologique très subtil ! Et c’est d’autant plus décevant que les premières pages du roman semblaient prometteuses et laissaient présager de belles heures de lecture, au coin du feu…

S.K. Tremayne a beau manier avec le suspense avec habilité, son thriller n’égale en rien les grands classiques de Daphné du Maurier ! La menace reste un thriller atmosphérique d’assez bonne facture, qu’on lira essentiellement pour son ambiance inquiétante et son cadre hostile. Il sera sans doute meilleur savouré en pleine tempête mais ne vous y trompez pas, on reste très loin de la révélation annoncée !

Je remercie les éditions Presses de la Cité de leur confiance.

Comments

[MyaRosa]

Bouh... Décidément ! Les livres de cet auteur ne semblent pas faire l'unanimité ! Je vais d'abord lire "Le Doute" qui est déjà dans ma PAL et je verrais ensuite si je tente ou pas mais là tout de suite, je n'ai plus très envie...

[Pauline]

Le doute m'a énormément déçue. Au vu de ton avis ici présent, je ne tenterai pas de nouveau de lire cet auteur.