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HISTOIRE DU SOIR
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28 août 2016

Sylvie GIBERT : L'atelier des poisons

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Sylvie GIBERT, L'atelier des poisons.
352 pages.
Editions Plon (17 mars 2016).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Paris, 1880. A l'académie Julian, le premier atelier à ouvrir ses portes aux femmes, la vie n'est pas facile. L'apprentissage du métier de peintre est ardu, long et coûteux. Seules les jeunes filles dotées d'un véritable talent et, surtout, d'une grande force de caractère, parviennent à en surmonter les obstacles. 

Du talent, Zélie Murineau n'en manque pas. De la force de caractère non plus. N'a-t-elle pas déjà prouvé qu'elle était prête à tout pour parvenir à ses fins ? Pourtant, lorsque Alexandre d'Arbourg, le commissaire du quartier du Palais-Royal, lui demande de faire le portrait de sa filleule, sa belle assurance est ébranlée : comment ne pas croire que cette commande dissimule d'autres motifs ? Même si elle en connaît les risques, elle n'est pas en mesure de refuser le marché que lui propose le beau commissaire : elle sera donc " ses yeux ". 

Des auberges mal famées jusqu'aux salons de la grande bourgeoisie, elle va l'aider à discerner ce que les grands maîtres de la peinture sont les seuls à voir : les vérités qui se cachent derrière les apparences.

MON AVIS :

Enseignante dans un lycée français en Allemagne, puis architecte, Sylvie Gibert a d'abord écrit des romans pour la jeunesse. Elle a ensuite publié trois romans aux éditions De Borée. L'atelier des poisons est son quatrième roman, grâce auquel l'auteure confirme son habileté à jouer des différents genres pour créer une fiction historique absolument passionnante, à mi-chemin entre le roman policier et le roman d'aventure.

Du souffle, de l'action, un bouillonnement intellectuel réjouissant ainsi qu'une analyse sociologique fine et profonde des mœurs de l'époque, Sylvie Gibert a su mêler habilement tous ces ingrédients pour offrir à ses lecteurs une fiction historique de la meilleure facture.

Grâce à cette plongée passionnante dans la société parisienne très codifiée des débuts de la troisième République, on découvre le quotidien peu enviable des femmes de l'époque, dont la place naturelle est au sein de la famille. En redonnant vie aux peintres de l'Académie Julian, Sylvie Gibert propose également une réflexion très intéressante sur le milieu artistique de l'époque et sur les conditions précaires dans lesquelles se retrouvaient souvent les femmes qui avaient choisi d'embrasser une carrière artistique. N'oublions pas qu'à cette époque, c'est le code Napoléon qui régit la vie des femmes. Hommes politiques, philosophes ou même médecins ne cessent d'affirmer l'infériorité naturelle de la femme. Juridiquement, déclarées «incapables», celles-ci demeurent assujetties à leur père puis à leur mari. Dès lors, on a du mal à comprendre les motivations de ces femmes artistes, victimes de préjugés et sans cesse repoussées aux bornes de la société !

« C’est si bien peint qu’on pourrait croire que c’est fait par un homme » ? Et chaque fois, celle à qui était adressé cet éloge rougissait de plaisir. Comment en aurait-il été autrement ? Il ne serait venu à personne l’idée de contester que les hommes étaient naturellement plus doués en toute chose, y compris en art.» 

Cet aspect de la lutte pour l'art, très prégnant dans le roman de Sylvie Gibert, est on ne peut plus passionnant, d'autant que l'auteure a pris un soin tout particulier à créer des personnages intrépides et aventureux, tous dotés d'une solide force de caractère, d'un courage et d'une détermination sans faille !

Si Zélie Murineau est un personnage que l'auteure reconnaît avoir créé de toutes pièces, on croise également dans L'atelier des poisons des personnages aussi célèbres qu'Edgar Degas et Alphonse Allais, ce qui ajoute encore davantage au réalisme de cette fiction parfaitement documentée. Le récit est cohérent, la vérité historique restituée dans le moindre détail, l'écriture élégante et soignée, décidément on ne peut espérer passer de meilleur moment de lecture qu'avec ce roman d'une incontestable efficacité !

Entre histoire et fiction, complots et enquête, L'atelier des poisons est un régal de lecture qui fera à coup sûr l'unanimité chez les lecteurs amateurs de fictions historiques (et les autres) !

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Commentaires
C
Je crois bien qu'il pourrait tout à fait me plaire !!
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