David FOENKINOS, Le mystère Henri Pick.
288 pages.
Editions Gallimard (1 avril 2016).
QUATRIEME DE COUVERTURE :
En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète ? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination ? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.
MON AVIS :
David Foenkinos est né en 1974. Il est l'auteur de quatorze romans parmi lesquels La délicatesse et Les souvenirs, tous deux adaptés au cinéma. Ses livres sont traduits en plus de quarante langues. Son roman Charlotte a obtenu le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des lycéens en 2014.
Entre comédie à suspense pétillante et polar littéraire, Le mystère Henri Pick est un roman plein de malice dans lequel David Foenkinos brocarde le microcosme littéraire, dénonce leurs pratiques et s'interroge sur la question de l'insuccès littéraire.
Comme à son habitude, l'auteur livre une brochette de personnages hauts en couleurs, tous plus attachants et plus cocasses les uns que les autres, dont l'existence sera chamboulée par la publication d'un manuscrit refusé qui devient un phénomène d'édition.
Audacieux, ce roman, qui s'inspire de Richard Brautigan et de son livre L'avortement (dans lequel le personnage principal était employé dans une bibliothèque acceptant les manuscrits retoqués), part sur de très bonnes bases. On s'amuse beaucoup des quiproquos, du caractère divertissant et rafraîchissant de l'intrigue, de son rythme enlevé et surtout des petites phrases lucides et gentiment cyniques dont l'auteur parsème son récit pour dénoncer les coups médiatiques et les petites magouilles du monde de l'édition.
Toutefois, les conséquences ridicules de ce succès littéraire ainsi que les improbables rencontres amoureuses et les tribulations conjugales des personnages font davantage lever les yeux au ciel que sourire ! À cet humour inégal et sans grande subtilité, on retiendra plutôt les passages plus touchants qui abordent la fragilité des couples, la vulnérabilité de l'amour et la souffrance de l'écrivain publié mais resté dans l'anonymat le plus total.
Ludique et divertissante, cette petite farce satirique sur les écrivains et les éditeurs un peu facile trouvera à n'en point douter son lectorat. Mais c'est une certitude, David Foenkinos n'est jamais aussi bon que lorsqu'il insuffle à ses romances improbables la délicatesse qui lui a tant réussi par le passé !
