Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
HISTOIRE DU SOIR
HISTOIRE DU SOIR
Publicité
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 324 185
5 mars 2016

Clémentine BEAUVAIS : Les petites reines

51gUWDpE09L

Clémentine BEAUVAIS, Les petites reines.
270 pages.
Editions Sarbacane (1 avril 2015).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

On les a élues «Boudins de l'année» sur Facebook. Mais Mireille Laplanche et ses «boudinettes», Hakima et Astrid n'ont pas l'intention de se lamenter sur leur sort !

Elles ont des mollets, des vélos et elles comptent bien rallier Bourg-en-Bresse à Paris... pour s'incruster à l'Élysée ! Place aux Petites Reines !!!

MON AVIS :

Clémentine Beauvais est une auteure française née en 1989. Son premier livre a été publié en 2010. Elle vit actuellement à Cambridge, en Angleterre, où elle termine un doctorat. Passionnée de littérature jeunesse, elle est publiée en France chez Talents Hauts, Alice et Sarbacane, et en Angleterre chez Hodder Children's Books. Elle écrit pour tous les âges, des plus petits aux jeunes adultes.

Déjà très remarquée pour son précédent roman Comme des images, Clémentine Beauvais pose à nouveau un regard affûté sur les rapports sociaux de sa génération. Sa comédie est un régal d'humour et de tendresse qui offre également de très jolies réflexions féministes contre une société obsédée par l'image et les apparences.

À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le «concours de boudins» de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des «trois Boudins» est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée ! Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo tout en s'improvisant ironiquement vendeuses ambulantes de boudins ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres ! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée. Avec Les petites reines, Clémentine Beauvais signe une ode à la vie, la vraie, qui fait rire, réfléchir et fait beaucoup de bien !

Et que dire de plus de ce road-trip à bicyclette rocambolesque, joyeux et impertinent, sinon qu'il est une formidable revanche à l'ingratitude de l'adolescence ? Mireille, Hakima et Astrid n'ont certes rien du physique des stars de la téléréalité, mais elles sont la preuve que les jeunes ados peuvent aussi être pleins d'initiative. Au fil des étapes d'un tour de la honte qui a commencé comme une plaisanterie, nos trois compagnes d'infortune et leur éblouissant chaperon vont créer le buzz, affoler la presse, les réseaux sociaux et montrer à tous que personne n'a le droit de commenter, évaluer ou classer les corps et les visages d'un être humain.

Alors certes, on frôle un peu la démagogie, on n'est pas très loin du cliché selon lequel la beauté intérieure prime sur la beauté physique mais l'écriture de Clémentine Beauvais n'est, fort heureusement, jamais nunuche. Entre deux traits d'un humour acidulé et bien senti, l'auteure offre de très jolis et touchants passages qui ne laisseront personne insensible...

«Pour chaque fois où une personne dit qu'on est géniales, fortes, intelligentes et combatives, il y en a une autre sur un réseau social quelque part qui s'applique à écrire qu'on est des grosses connes moches, des laiderons, des putes, des pouffiasses et des salopes, des sales connasses, moches comme des culs, moches comme des truies. Qui sont ces gens ? Le mystère reste entier. Y-a-t-il des personnes qui existent, qui vivent, qui mangent, qui rient et qui dansent derrière ces ahurissantes insultes ? Astrid, ça va, elle commence à le prendre avec philosophie. Moi, j'ai depuis longtemps atteint la sagesse ultime qui consiste à ne plus être blessée. Cependant une fois de temps en temps, un commentaire particulièrement acide, particulièrement bien ciblé, particulièrement cruel, vient concasser en mille morceaux ma si forte confiance en moi.»

C'est précisément parce que ces trois héroïnes sont espiègles, émouvantes, drôles et pleines d'autodérision qu'elles déchaînent les passions ! Les «boudinettes» sont admirées par les milieux féministes, la presse vante leur courage et leur esprit de distanciation face au harcèlement scolaire tandis que le hashtag #3boudins fait un carton plein sur Twitter ! Au terme de leur odyssée, nos trois «boudinettes» ont enfin la reconnaissance qu'elles méritent et ce réconfort-là vaut tout l'or du monde...

«Il y a un tel gouffre entre les mots sur Internet et ceux des gens qu'on rencontrent ! Et c'est bizarre, cette popularité. Je n'ai pas l'habitude qu'on me sourie comme ça. Je n'ai pas l'habitude qu'on me demande comment je vais. C'est peut-être ça que ça fait d'être beau; j'ai toujours remarqué que les gens beaux attiraient les sourires et les «ça va?». On n'aime pas voir des gens beaux aller mal. Les moches, eux, évidemment qu'ils vont mal, ils sont moches. Mais là, enfin, on a gagné le droit qu'on nous demande comme ça va, et qu'on nous sourie.»

Dans une société individualiste, obsédée par l'image, où tout prend des allures de grand spectacle, Mireille, Hakima et Astrid réussiront à véhiculer et à imposer, le plus simplement du monde, des valeurs universelles de partage, de générosité et d'espoir en un monde meilleur. Un roman déjanté et plein d'esprit sur l'acceptation de soi et le regard des autres, à lire et à faire lire absolument à partir de 12 ou 13 ans. 

Publicité
Commentaires
S
Je corrige ce que je viens d'écrire juste au-dessus.... Je viens de craquer... C'est de ta faute !
S
Tu me l'avais conseillé ce bouquin...<br /> <br /> Généralement tu ne te trompes pas, tu me connais... J'aurai pas du lire ton avis. Il file direct dans ma wish list... Et pas pour longtemps je crois...
Publicité