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HISTOIRE DU SOIR
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18 juillet 2015

WOOD, Barbara : L'île du feu sacré

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Barbara WOOD, L'île du feu sacré.
404 pages.
Editions Presses de la Cité (2 juillet 2015).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Anglaise, Emily a reçu une éducation religieuse et morale des plus strictes. Aussi est-elle complètement déstabilisée  lorsqu'elle arrive à Hawaï avec son mari, en tant que missionnaire : les us et coutumes  des habitants sont bien loin de tout ce qu'elle a pu connaître. Isolée, la jeune femme es très vite nostalgique de son pays, cependant elle reste déterminée à partager sa foi... jusqu'à ce qu'elle rencontre le fringant capitaine Farrow. La sauvera-t-il d'un mariage sans amour contre lequel elle n'a jamais pensé à se révolter . C'est là l'une des premières étapes du voyage humain et sentimental qu'elle s'apprête à accomplir, car l'île est bientôt la proie d'une terrible épidémie, qui a tout d'une malédiction.

Trente ans plus tard, Anna marche sans le savoir dans les pas d'Emily, tout aussi déterminée à vaincre le danger qui menace Hawaï.

MON AVIS :

Barbara Wood est née en Grande-Bretagne et a grandi en Californie. Depuis Et l'aube vient après la nuit (Belfond, 1982 ; Presses de la Cité, 1998) jusqu'à Inavouable héritage (Presses de la Cité, 2014), elle est considérée comme l'un des meilleurs auteurs de sagas romanesques.

L'île du feu sacré est une fresque historique passionnante qui plonge le lecteur dans le Hawaï colonial du XIXème siècle. À travers le destin de personnages attachants, le lecteur sera transporté sur les plages idylliques d'Hawaï pour une histoire romanesque tumultueuse et passionnée !

«En toile de fond, de vertes montagnes aux abîmes profonds s'élevaient jusqu'aux nuages semblables à de petites boules de coton. Emily n'avait jamais contemplé un aussi beau paysage. Des cascades mousseuses dévalaient le long de falaises couvertes de forêts vierges. De majestueux arcs-en-ciel se dessinaient dans la myriade de gouttelettes en suspension.»

Une fois de plus, Barbara Wood offre une belle intrigue, qui sert également de toile de fond pour évoquer toutes les étapes de l'Histoire mouvementée d'Hawaï, depuis sa colonisation polynésienne, l'arrivée des colons britanniques, son unification, l'immigration européenne, américaine et asiatique, jusqu'au renversement de la monarchie et l'admission du territoire en tant que cinquantième État des États-Unis d'Amérique. On y apprend quelques unes des coutumes et rites ancestraux des insulaires. En comparaison de la morale puritaine et de l'éducation religieuse des missionnaires, le lecteur prend toute la mesure du choc des cultures auquel les premiers colons ont été confrontés.

C'est que malgré les paysages paradisiaques, les palmiers, les lagons bleus et le soleil permanent, Hawaï n'a rien d'une île enchanteresse. L'évangélisation des populations autochtones est loin d'être facile et les Hawaïens se révèlent plus attachés à leurs us et coutumes qu'il n'y paraît. Lorsqu'avec les premières missions apparaissent les maladies exogènes (comme la varicelle, puis plus tard la lèpre), l'élan évangélisateur s'essouffle et la population, jusqu'alors docile et pacifiée, renoue avec ses traditions ancestrales. C'est de tout cela dont il est question dans L'île du feu sacré.

En infirmière passionnée et expérimentée, Barbara Wood explique non seulement l'introduction du catholicisme, les tensions entre Blancs et indigènes, l'exploitation massive des ressources de l'île (comme le bois de santal), les populations décimées par les maladies, etc... mais aussi les balbutiements de la médecine moderne au XIXème siècle. C'est passionnant et riche d'enseignement pour qui s'intéresse notamment aux soins infirmiers dont il est très largement question dans ce roman. On prend aussi conscience de la difficulté pour les femmes d'accéder à la profession médicale, jusqu'alors réservée aux hommes, et du peu de considération dont jouissent les infirmières. D'ailleurs, à l'époque, la plupart d'entre elles sont souvent des femmes aux mœurs légères, portées sur la bouteille, qui sont employées dans des hôpitaux dont la réputation est effroyable.

«Les infirmières sont à peine plus recommandables que des prostituées ! C'est un métier pour désespérées !»

Mais l'héroïne de Barbara Wood est une femme courageuse et pleine de compassion, qui ira au bout de ses convictions. La générosité et la détermination d'Anna ne la rendent que plus attachante aux yeux du lecteur et l'on ne peut que s'émouvoir de son destin hors du commun. En dépit de ses nombreux atermoiements qu'on l'on attribuera à la morale et aux convenances de l'époque, on pardonnera bien volontiers à Anna de s'être parfois égarée dans certains de ces choix et de ses décisions. Certes, le récit souffre parfois de longueurs, on  s'interroge parfois sur le lien très (trop) complexe qui unit les personnages du roman mais il serait bien malvenu de critiquer Barbara Wood pour avoir su, finalement, imbriquer les destins de deux héroïnes aussi inoubliables qu'Emily et Anna !

L'île du feu sacré est une belle histoire qui se lit presque d'une traite. Saga romanesque dépaysante, elle emmène le lecteur (ou plutôt la lectrice) au bout du monde et le tient en haleine de la première à la dernière page ! Un grand roman féminin, idéal pour s'évader et tout oublier !

Je remercie les éditions Presses de la Cité de leur confiance.

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Commentaires
T
super chronique ^^ pour ma part j'ai beaucoup aimé! ça me donne envie d'en découvrir d'autres de l'auteure.
M
Je n'ai encore jamais lu Barbara Wood, mais ce roman me tente beaucoup.
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