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HISTOIRE DU SOIR
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19 septembre 2014

WRINKLE, Margaret : Wash

Source: Externe

Margaret WRINKLE, Wash.
411 pages.
Editions Belfond (18 septembre 2014).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Sensible, poétique, porté par une construction où s'enchevêtrent les voix de trois personnages, un premier roman comparé par une presse enthousiaste à Toni Morrison et William Faulkner, qui transcende les époques pour conter un épisode méconnu de l'histoire de l'esclavagisme aux États-Unis. 

Sa force, Wash la puise dans les voix de ses ancêtres africains ; dans les souvenirs de sa mère, Mena ; dans les rituels chamaniques auxquels elle l'a initié dans son enfance ; dans les talismans qu'elle lui a légués ; et aujourd'hui, dans ces instants volés le long de la rivière, auprès de Pallas, esclave elle aussi, métisse et guérisseuse.

Sa force, c'est ce qui lui a permis de survivre. Aux humiliations de ses anciens maîtres, jaloux de sa capacité à endurer le pire sans jamais montrer sa douleur ; aux coups qui lui ont ôté un oeil ; au marquage au fer rouge, sur sa joue, de la lettre des fugitifs.

Cette force, c'est ce qui l'aide à supporter que Richardson, son maître, pour sauver la plantation d'une ruine annoncée, l'utilise désormais comme étalon reproducteur. Qu'il le loue chaque vendredi aux propriétaires voisins pour féconder leurs esclaves.

Et quand sa force vacille, Wash se raccroche à Pallas et l'écoute parler du lien qui unit maître et esclaves dans une toile d'araignée aussi fragile qu'inévitable.

MON AVIS :

Massivement soutenu par une presse unanime et élogieuse, premier roman violent, dur et bouleversant que l'on compare déjà à Beloved de Toni Morrisson, Wash  éclaire le lecteur sur un épisode méconnu de l'histoire de l'esclavagisme américain, à savoir l’exploitation par les Blancs de la reproduction des esclaves.

Sans les clichés bien-pensants ni les bons sentiments souvent d'usage dans ce genre de romans, Margaret Wrinkle immerge le lecteur dans le monde sans pitié des plantations d'esclaves et l'invite à réfléchir à cette terrible période de l'Histoire américaine, à son héritage, ainsi qu'aux responsabilités qui en découlent.

Tyrannie de l'esclavage, destin tragique de deux amants vivant un amour impossible, le sujet de ce roman emporte le lecteur dans un tourbillon d'émotions parfois contradictoires. Car loin de condamner, Wash est un roman salvateur qui s'inscrit avant tout dans une démarche d'expiation et de réconciliation entre maîtres et esclaves. S'affranchissant de tout manichéisme, Margaret Wrinkle dresse des portraits subtils et nuancés, où les Blancs n'apparaissent pas systématiquement sous les traits d'épaisses brutes sanguinaires. Portée par une écriture luxuriante, imagée et poétique, l'auteure donne vie à des personnages inoubliables, touchants, pour lesquels on ressent d'emblée une réelle empathie.

Malheureusement, les trop nombreux passages lyriques et descriptifs viennent lester la fiction ! Malgré ses tentatives pour insuffler un peu de souffle et de tension romanesque à une intrigue pourtant prometteuse, Margaret Wrinkle ne parvient pas à animer le lourd dispositif narratif qu'elle a mis en place. Bien qu'horrible, tragique et profondément révoltante, son histoire d'eugénisme esclavagiste ne décolle pas ! C'est dommage !

Entre une documentation peut-être trop rigoureuse et une construction trop audacieuse, où s'enchevêtrent constamment les voix de ses personnages, Margaret Wrinkle peine à faire surgir des images dans l'esprit de son lecteur. Son roman s'enlise dans un sentiment de lenteur et de pesanteur absolument exaspérantes !

Malgré quelques passages sensibles et touchants, Wash est un roman lourd, poussif et indigeste, à mille lieues du «chef d'œuvre littéraire» promis par le New York Times Book Review ! Là où on s'attendait à trouver plaisir du texte et allégresse de la littérature, il n'y a rien d'autre finalement qu'un mortel ennui ! Une immense déception pour ce roman pourtant annoncé comme la pépite de cette rentrée littéraire...

Je remercie les éditions Belfond de leur confiance.

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Commentaires
T
Je ne sais pas du tout si je testerai ce livre, il m'avait de l'oeil pour son sujet mais ce que tu notes au sujet de l'ennui me freine un peu. A voir donc si je teste.
C
Je dois avouer que pour une fois, je ne suis pas tentée!
S
ah et bien tu vois, ça me gonfle aussi et je n'ai pas du tout envie de ça en ce moment (je manque de patience..) alors voilà je suis contente d'avoir croisé ton billet car j'ai reçu le MP de ce livre la semaine dernière et j'ai eu très envie de la découvrir. Finalement je préfère passer mon chemin.
S
bon je ne pense pas m’arrêter sur celui-ci ! merci pour ta franchise !!!
P
Je vais rester sur Toni Morrison pour le moment alors!
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