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HISTOIRE DU SOIR
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10 septembre 2014

De BROC, Nathalie : Et toujours ces ombres sur le fleuve...

Source: Externe

Nathalie de BROC, Et toujours ces ombres sur le fleuve...
260 pages.
Editions Presses de la Cité (18 septembre 2014).

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Lucile court. Sur les pavés de Nantes.

Elle court pour oublier ce qu'elle vient de voir. L'innommable. Jamais elle ne parviendra à effacer le souvenir des siens jetés nus dans la Loire en cette année de Terreur 1793. Pas plus qu'elle n'oubliera l'homme qui a présidé au destin funeste de ses parents et de son frère Théo. Un seul but désormais pour la petite orpheline : assouvir sa vengeance.

A quel prix...?

MON AVIS :

Nathalie de Broc habite Quimper depuis une quinzaine d’années. Journaliste indépendante, elle a collaboré à RFO, France Inter et France 3 Ouest, avant d’être depuis septembre 2012 animatrice d’une émission hebdomadaire «de Bric et de Broc», sur France Bleu Breizh Izel, où elle reçoit les confidences des grands noms bretons, écrivains, artistes ou chefs d’entreprises. Depuis Le Patriarche du Bélon, son premier roman paru en 2004, elle a publié sept autres romans, tous parus aux éditions Presses de la Cité. Nathalie de Broc a également reçu le Prix de l’association des Ecrivains Bretons pour son roman La tête en arrière paru aux éditions Diabase.

Bretonne de cœur, les romans de Nathalie de Broc dépeignent toujours la forte identité de sa région de prédilection mais dans Et toujours ces ombres sur le fleuve..., son nouveau roman à paraître le 18 septembre prochain aux éditions Presses de la Cité, l'auteure s'intéresse plus particulièrement à un épisode de la Terreur qui s'est déroulé à Nantes, durant l'hiver 1793.

«On veut voir. Même si le spectacle est devenu routinier : la «baignoire de la République» ne désemplit plus depuis un mois. Après les prêtres réfractaires, les nonnes, embraqués sur des gabarres, la Thérèse, la Gloire, la Marie-Emilie, aux sabord intentionnellement percés et qui couleront consciencieusement dans les tourbillons du «fleuve révolutionnaire», s'ajoute tout ce qui pourra vider les cachots, les hôpitaux gavés de réfugiés vendéens, de faux brigands, de vrais condamnés, de malades du typhus dont Carrier ne sait que faire et apprécierait de ne laisser aucune trace comptable. La convention lui ayant donné pour consigne de déméphitiser la ville, il s'y emploie à tour de bras avec une scrupuleuse conscience dépourvue de tout état d'âme. Pas le temps.»

Avec la rigueur et la justesse de l'historien, Nathalie de Broc raconte, avec force détails, l'horreur des «mariages républicains», d'atroces noyades collectives qui ont été perpétrées à Nantes entre novembre 1793 et février 1794. Sur ordre de Jean-Baptiste Carrier, le lecteur ébahi apprend comment des milliers de prisonniers, hommes, femmes, enfants, vieillards ou prêtres réfractaires, tous suspects aux yeux de la République, ont été condamnés à mourir noyés, attachés deux par deux et précipités dans la Loire. Parmi les condamnés, la famille de Lucile...

«Des bras empoignent Clotilde de Neyrac, lui arrachent ses vêtements sous les vociférations émoustillées des premiers rangs qui ne détesteraient pas voir la dame encore belle subir les derniers outrages. Les sbires de Carrier rient du bon tour à la ci-devant comtesse et à son comte d'époux dépouillé de ses effets, qui se tient aussi dignement que le lui permet la situation, la main sur le bas de son ventre. Sa perruque, naguère poudrée à frimas, est posée sur une pique, loque de cheveux emmêlés et déjà jaunis.»

Jamais alors la petite fille de douze ans n'oubliera ce qu'elle vient de voir. Jamais elle ne parviendra à effacer le souvenirs des siens, jetés nus dans le fleuve en ce jour de décembre 1793. Pas plus qu'elle n'oubliera celui qu'elle tient pour responsable du destin funeste de ses parents et de son frère. Désormais, Lucile n'a plus qu'un seul but, retrouver le Chevalier de Préville et assouvir sa vengeance...

Quel incroyable destin que celui de Lucile ! De son enfance confortable et insouciante à la Grande Gibraye, il ne reste plus rien ! Abandonnée des siens et de tous, Lucile n'a plus désormais que le pavé pour dormir. La petite orpheline doit non seulement assurer sa pitance mais surtout, éviter les nombreux dangers du port de Nantes. Et c'est une ville en proie à bien tourmentes que décrit ici Nathalie de Broc ! Entre menaces de guerre civile, épidémies et difficultés alimentaires, il ne fait décidément pas bon traîner dans le quartier de la Fosse. Pourtant, c'est parmi cette faune louche, capable des pires bassesses, au sein de la sinistre maison La Toucques que Lucile trouvera refuge...

Nathalie de Broc a un tel talent de conteuse, un tel sens du romanesque qu'il est impossible de ne pas se passionner pour l'histoire tristement injuste de cette petite orpheline ! Lucile est une héroïne si courageuse, si déterminée qu'on ne fait qu'une bouchée de ce roman qui prend pour point de départ un des épisodes les plus sombres et des plus barbares de la Terreur ! Le procédé, radical et expéditif, de ces noyades collectives fait tout simplement froid dans le dos !

Et toujours ces ombres sur le fleuve... est un roman parfaitement documenté. Divertissant, irréprochable tant d'un point de vue stylistique que de la véracité des faits historiques abordés, c'est un roman captivant, à conseiller à tous les amateurs de fictions historiques.

Je remercie Babelio et les éditions Presses de la Cité de leur confiance.

 

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Commentaires
C
Très intéressant! Encore une fois Ingrid, merci de la découverte :)
C
Il pourrait me plaire ! C'est certain !
A
Le résumé du livre laisse déjà entrevoir une intrigue passionnante (je ne connaissais pas du tout cet épisode de la Terreur) et ton avis enthousiaste a fini de me convaincre! Bref, l'amatrice de fictions historiques que je suis est emballée :)! Je note ce titre sur ma WL.
H
J'en ai lu un de cette auteure il n'y a pas longtemps, j'ai beaucoup aimé. Je note donc celui-là, merci !
U
RIen que le résumé me donne envie de lire.<br /> <br /> Je le note.
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