GALLAY, Claudie : Les déferlantes
Claudie GALLAY, Les déferlantes.
538 pages.
Editions J'ai Lu (29 mai 2010).
QUATRIEME DE COUVERTURE :
La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe de Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.
MON AVIS :
Dans Les déferlantes, Claudie Gallay excelle à créer une atmosphère qui enferme le lecteur et ses personnages dans des secrets qu'elle bouscule à coup de petites phrases courtes, comme le ressac de la mer.
Sur un rythme staccato, l'auteure délivre les états d'âme de personnages mutiques et tourmentés. Elle évoque, avec la pudeur toute caractéristique des gens de mer, leurs blessures, leur solitude, leur quotidien fade et sans attrait, déterminé par une nature omniprésente, violente et hostile. Elle raconte comment ces hommes et ces femmes écorchés vifs devront s'affranchir de cette ambiance mortifère pour enfin (re)vivre.
"J'ai serré les poings. Comprendre quoi? Qu'un jour on se réveille et qu'on ne pleure plus? Combien de nuits j'ai passées, les dents dans l'oreiller, je voulais retrouver les larmes, la douleur, je voulais continuer à geindre. Je préférais ça. J'ai eu envie de mourir, après, quand la douleur m'a envahi le corps, j'étais devenue un manque, un amas de nuits blanches, voilà ce que j'étais, un estomac qui se vomit, j'ai cru en crever, mais quand la douleur s'est estompée, j'ai connu autre chose. Et c'était pas mieux. C'était le vide."
Si c'est beau, touchant et profondément humain, c'est aussi terriblement déprimant ! Il faudra, dans un premier temps, accepter le style parfois dur et déroutant de Claudie Gallay, et faire preuve de patience avant qu'elle laisse surgir les souvenirs et révèle les secrets enfouis depuis des années. J'avoue n'en avoir pas eu suffisamment.
Il y a dans cet ample roman d'atmosphère trop de blablas inutiles, de délayage et de verbiage insignifiant. Nimbée d'une brume poisseuse et tenace, l'intrigue est définitivement trop lente, ambigüe et sinistre pour éveiller ma curiosité de lectrice pourtant habituée aux romans touffus.
Malgré la petite touche lumineuse qu'apporte le dénouement, je ne retiendrai de cette lecture que l'ennui mortel et l'impression de malaise qu'elle a provoqués. Il n'y a finalement que le cadre sauvage, âpre et salé qui aura trouvé grâce à mes yeux... Dommage !