BROWN, Eleanor : Les sœurs Andreas

Eleanor BROWN, Les soeurs Andreas.
456 pages.
Editeur : Marabout (6 juin 2012).
ISBN-10: 2501076400
ISBN-13: 978-2501076401
Lu : 11/2013.

QUATRIEME DE COUVERTURE :

L'histoire de trois soeurs se retrouvant au chevet de leur mère atteinte d'un cancer du sein. Trois soeurs à un moment clé de leur vie, trois regards, trois attitudes face aux évènements. Une saga familiale et une seule et même raison de se retrouver, l'amour pour leur mère malade. Un été qui va leur permettre de vivre ensemble malgré tout, de régler leurs différends et de réaliser que leur histoire familiale et leur petite ville natale pourrait leur offrir plus que prévu.

MON AVIS :

"Nous nous aimons. Simplement, nous ne nous apprécions guère."

A elle seule, cette phrase résume tout le propos du roman d'Eleanor Brown. Dans Les sœurs Andreas, le lecteur suit les retrouvailles de trois sœurs à un moment clé de leur vie, trois regards, trois attitudes face aux évènements. Eleanor Brown offre un roman subtil, une réflexion profonde sur la famille, l'épanouissement et le développement de soi, une saga familiale touchante, émouvante, qui invite le lecteur au questionnement.

"Les sœurs sont censées être proches, entretenir un lien très fort, partager l'histoire et les traditions familiales, rire de leurs mésaventures. Nous ne sommes pas comme cela. Et nous ne l'avons jamais été, peut-être parce que la rancune, et non l'amour, nous rapprochait les unes des autres."

Si l'on y découvre, le sourire aux lèvres, de fort jolis passages et de belles réflexions, parfois douces et amères, sur les liens familiaux, force est de constater que l'histoire d'Eleanor Brown manque cruellement de consistance et de rythme ! Et c'est bien dommage parce celle-ci utilisait un très joli et original procédé de connivence qui permettait au lecteur d'être au plus près des réflexions des trois sœurs, accédant ainsi à toutes leurs émotions en temps réel ! En s'exprimant au nom du trio Andreas, le narrateur (dont on ignore jusqu'au bout s'il s'agit de Rose, de Bean ou de Cordy) montre bien la complexité d'être trois, d'être sœurs, la difficulté de trouver sa place autant que celle de rester unies malgré les différences et les jalousies qui, inévitablement, existent au sein d'une fratrie.

On s'attachera forcément à ces trois sœurs dont l'envol raté et les désillusions nous parlent aussi à nous, lecteurs, et nous rappellent nos rêves, nos blessures et nos échecs...

"Nous retournâmes dans le giron familial parce que nous étions des ratées. Bien évidemment, aucune d’entre nous ne l’admit ainsi, ni dans un premier temps, ni vis-à-vis d’elle-même, et sûrement pas vis-à-vis de qui que ce soit d’autre. Nous prétendîmes que nous revenions à la maison parce que notre mère était malade, parce que nous avions besoin d’une pause, d’une halte momentanée avant de repartir à la poursuite du Grand But suivant Mais la vérité était que nous avions échoué, et plutôt que de le laisser voir à quiconque, nous nous inventâmes des alibis et de belles excuses, dans lesquels nous nous drapâmes comme dans une cape destinée à combattre la froide vérité. Première étape: le déni.”

Si l'histoire de ces retrouvailles familiales était pleine de promesses, on ne peut que regretter qu'Eleanor Brown gâche les effets d'un choix narratif original par la lenteur (ou la langueur) de son récit. Au lieu des innombrables tirades ou références à l'œuvre de Shakespeare, qui certes renforcent l'effet dramatique (ou comique) de certaines situations, il aurait peut-être été plus judicieux de fouiller plus avant la psychologie de certains personnages secondaires ou de s'attarder sur l'environnement de la famille, cette petite communauté de province où tout finit toujours par se savoir ! Sans nuire à l'esprit de son roman, Eleanor Brown aurait pu insérer quelques anecdotes croustillantes, quelques péripéties supplémentaires qui lui auraient certainement permis de récupérer tous ceux qui se seraient égarés (ou assoupis) en cours de lecture... C'est dommage !

Les soeurs Andreas n'est sans doute pas la pépite que laissait présager la quatrième de couverture mais on pourra tout de même saluer le bel effort d'Eleanor Brown qui propose un roman d'une rare finesse psychologique. Un roman d'introspection riche et subtil, à réserver à tous ceux que l'indolence et la lenteur n'effraient pas !

J'ai lu ce titre dans le cadre de la lecture commune organisée par Ingrid59 sur Livraddict.

Comments

[topobiblioteca]

Je suis assez tentée par ce livre parce que en tant que fille unique j'aime bien voir la complexité d'une fratrie, ici surtout ce sont des filles, donc peut-être plus ficaile pour moi de m'y attacher.

[Lizouzou]

J'ai été beaucoup plus méchante que toi ! ;)

[Lizouzou]

J'ai été beaucoup plus méchante que toi ! ;)

[de-pages-en-page]

Je pensais que ton avis serait plus négatif que cela ! :P

J'ai trouvé les mêmes points négatifs que toi mais pour ma part cela n'a pas gaché ma lecture ! :)

[cledesol]

Oui c'est rigolo, on a une nouvelle fois le même ressenti sur un livre, comme ça arrive souvent.

Je suis d'accord avec toi, même si je me montre encore plus sévère que toi, pour une fois !