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HISTOIRE DU SOIR
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2 mai 2013

BINGHAM, Harry : La mort pour seule compagne

Harry Bingham_La Mort pour seule Compagne

Harry BINGHAM, La mort pour seule compagne.
406 pages.
Editeur : Presses de la Cité (4 avril 2013).
Collection : Sang d'encre.
ISBN-10: 2258094070
ISBN-13: 978-2258094079
Lu : 04/2013.

QUATRIEME DE COUVERTURE : 

Toute jeune recrue de la brigade criminelle du commissariat central de Cardiff, au Pays de Galles, Fiona Griffith n'est pas particulièrement bien vue de sa hiérarchie ni de ses collègues. Rebelle, à fleur de peau, elle a du mal à communiquer avec les autres… en tout cas avec les vivants, qu'elle ne comprend pas. En revanche, Fiona ressent une forte empathie pour les défunts, qui exercent sur elle une attraction pour le moins étrange. Comme le lui révèle sa première enquête, cette fascination morbide, véritable handicap social au quotidien, s'avère un atout sur une scène de crime. Car face aux cadavres d'une prostituée et de sa fillette, retrouvées sauvagement assassinées dans un squat, Fiona perçoit des choses qu'aucun de ses coéquipiers n'est en mesure de saisir…

MON AVIS :

La mort pour seule compagne est le premier volet d'une série de romans mettant en scène Fiona Griffith. Paru le 4 avril 2013 aux éditions Presses de la Cité, ce thriller à la plume glaciale offre une belle alternative aux polars nordiques.

Fiona Griffith est une jeune recrue qui travaille au sein de la brigade criminelle du commissariat central de Cardiff. Rebelle, à fleur de peau, celle-ci n'est pas particulièrement bien vue de ses collègues ni de sa hiérarchie, qui lui reproche son manque de communication. Si Fiona a bel et bien des difficultés à communiquer avec les autres, elle possède également un solide esprit d'analyse et un sixième sens qui lui seront bien utiles pour résoudre le meurtre d'une prostituée et sa fille, toutes deux retrouvées dans un squat de Cardiff.

Autant l'avouer de suite, l'enquête criminelle du roman de Harry Bingham ne m'a pas passionnée. Les milieux de la drogue et de la prostitution que l'auteur a choisis de mettre en scène ne m'ont, en rien, tenue en haleine. En revanche, j'ai tout de suite accroché au personnage étrange et dérangeant de Fiona ! Ses phobies sociales, sa fascination morbide en font une héroïne à mille lieues des super flics auxquels le genre m'a habituée ! De par son handicap social, Fiona Griffith m'a souvent fait penser à Lisbeth Salander. Tout comme l'héroïne de Stieg Larsson, elle n'hésite pas à contourner, voire à s'affranchir des procédures légales pour arriver à ses fins. Son sens du compromis à la limite de la légalité m'a souvent fait sourire, de même que ses méthodes musclées et efficaces ! Oui, j'ai aimé son culot, son côté rebelle et sa détermination ! Son combat pour que justice soit faite m'a paru humain et touchant. J'ai particulièrement aimé cet aspect du roman.

"Qu'elles reposent en paix."

"Ces fleurs sont là pour célébrer la mémoire de ces femmes qui sont mortes."

"Janet, April et Stacey ont eu des vies tellement anonymes. Je voudrais qu'elles partent dans une apothéose."

L'écriture percutante de Harry Bingham m'a également séduite. C'est, à mon avis, l'autre point fort du roman. Sans fioriture ni temps mort, l'auteur va droit au but. On progresse dans l'enquête de manière efficace. Pas de digressions ni de descriptions inutiles, La mort pour seule compagne est un roman d'investigation pur jus !

Ne vous attendez toutefois pas à lire un remake de Sixième Sens. L'héroïne de  Harry Bingham n'est pas dotée de pouvoirs paranormaux. Ses intuitions et ses pressentiments n'ont rien de surnaturel. Au fil des pages, le lecteur comprend que Fiona est atteinte d'un étrange syndrome dont elle a souffert pendant plusieurs années, au sortir de l'adolescence. Syndrome qui pèse encore aujourd'hui sur sa vie sociale et affecte ses émotions. En parallèle de l'enquête criminelle, c'est surtout le passé de Fiona que l'auteur exhume et c'est tout ce qui fait le charme de son roman !

Mais quitte à lire un thriller psychologique (au sens premier du terme), j'aurais aimé que l'auteur donne davantage de détails sur le syndrome dont souffre Fiona ! Malheureusement, Harry Bingham, dont le but ici n'est pas la précision clinique, reste plutôt évasif sur l'état mental de son personnage ainsi que sur l'origine de son traumatisme. Soucieux de préserver au maximum le suspense, il distille quelques bribes, de-ci de-là, mais c'est peu, trop peu ! Certes, le procédé ne manque pas de piquer la curiosité du lecteur mais je regrette que l'auteur n'ait pas davantage exploité ce sujet ! Voilà qui pour le coup aurait donné une tout autre envergure au récit ! Voilà qui aurait bousculé efficacement les codes du genre ! Voilà précisément ce que j'aurais aimé lire ! 

Malgré un bel effort, Harry Bingham ne m'aura pas emportée bien loin. Parce qu'il se montre trop avare de détails, parce qu'il ne se contente que d'une version romanesque de la pathologie dont souffre Fiona, son histoire perd de son originalité ! Son intrigue ne décolle pas et le lecteur reste sur sa faim ! Il faut attendre les toutes dernières pages du roman pour enfin en savoir plus sur l'étrange mal qui ronge Fiona. Mais les révélations arrivent trop tard et l'effet escompté ne se produit pas. De plus (et je répugne à l'avouer), les thèmes abordés (drogue, prostitution, trafic humain, violence...) n'ont malheureusement rien d'original ! J'ai souvent eu l'impression de lire un fait divers... C'est bien dommage ! L'auteur avait pourtant toutes les cartes en main pour faire d'un banal thriller un roman sordide et tout à fait captivant !

Si La mort pour seule compagne n'est pas le polar exceptionnel et absolument passionnant que je m'attendais à lire, je reconnais qu'il s'agit toutefois d'un cru honorable, qui mérite d'être découvert, ne serait-ce que pour faire connaissance avec son étrange personnage principal.

Je remercie les éditions Presses de la Cité pour leur confiance.

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Commentaires
C
Malgré tes réserves, il semble pas mal ce titre. Parfois on s'accroche plus aux personnages qu'à l'histoire elle-même. C'est la magie des livres on ne sait pas toujours pourquoi on va aimer...
C
Oh, je crois qu'en fait moi, il pourrait me plaire.... J'ai adoré le personnage de Lisbeth Salander dans Millenium. :)<br /> <br /> On en sera peut être plus dans les romans à suivre sur l'état de santé mental de l'héroïne, c'est peut-être un choix de l'auteur, il donne les détails aux comptes-gouttes..... :)
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