GERHARDSEN, Carin : La maison en pain d'épices
Carin GERHARDSEN, La maison en pain d'épices.
298 pages.
Editeur : Fleuve Noir (10 février 2011).
ISBN-10: 2265089060
ISBN-13: 978-2265089068
Lu : 11/2012
QUATRIEME DE COUVERTURE :
La Suède est frappée par une série de meurtres barbares. Seul point commun entre les victimes, leur âge : 44 ans. À première vue ces personnes ne se connaissaient pas, mais à mieux y regarder, leurs chemins se sont bel et bien croisés, il y a longtemps, dans la petite ville de Katrineholm. À l'époque, tous fréquentaient la même école. Et le souffre-douleur de la classe s'appelait Thomas Karlsson. Aujourd'hui, Thomas est un homme effacé, asocial, aigri et... toujours en vie. Autant dire le coupable idéal. Surtout qu'il a été aperçu rôdant près du domicile des victimes.
Thomas l'avoue, il nourrit encore de la rancune, beaucoup de rancune même, à rencontre de ses anciens tortionnaires. Seulement ce n'est pas lui qui les a tués, il le jure ! Ils l'ont pourtant roué de coups, humilié, insulté, tyrannisé... Ils ont brisé sa vie. Alors si ce n'est pas lui, qui ? Qui avait un meilleur mobile pour les assassiner ?
MON AVIS :
N'est pas Camilla Läckberg qui veut ! La maison en pain d'épices est le premier tome prévisible et inégal d'une trilogie suédoise, qui ne convaincra pas les amateurs de polars nordiques. Il surfe sur la vague des polars venus du froid sans pour autant en égaler la qualité...
L'auteure semblait pourtant bien inspirée. Ses premiers chapitres sont prometteurs, bien ficelés, et le thème de la violence et du harcèlement scolaires amené de façon à captiver immédiatement l'intérêt du lecteur. On ne peut rester indifférent aux violences commises sur de jeunes, voire très jeunes, enfants, ni demeurer insensible aux souffrances physiques et morales que ceux-ci subissent. Les mots que Carin Gerhardsen emploie pour dénoncer les dérives de l'enfance sont d'une grande intensité et les portraits des petits tortionnaires sans aucune complaisance.
"Il faut s'appeler Jésus pour croire que les enfants sont bons."
"Une enfance volée ne se rattrape pas. On ne peut ni l'oublier, ni la changer ni en guérir. C'est un état de douleur chronique."
De même, les extraits du journal intime du tueur titillent efficacement la curiosité du lecteur, ouvrant, au passage, une porte sur la folie. Les scènes de meurtre qui y sont décrites sont violentes, sanglantes et certains passages font état d'une cruauté et d'un plaisir sadique insoutenables. Bien que difficiles à lire, ces extraits indispensables apportent une bonne dose de frisson à une enquête qui manque cruellement de suspense et de rebondissements. Car si Carin Gerhardsen a parfaitement su planter son décor et son intrigue, elle a échoué à écrire une enquête innovante, qui marque vraiment l'esprit du lecteur. Son roman est un polar banal et sans grande envergure. Pour qui aurait un tant soit peu d'esprit logique et de sens de la déduction, l'identité du tueur devient vite évidente ! C'est dommage !
Malgré tout, sa narration reste plaisante, agréable à lire et l'ambiance délicieusement glaciale. Hélas, cela ne suffit pas pour faire de son roman un polar d'exception ! C'est tout juste suffisant !